Kem Glaces est une entreprise de l’économie sociale et solidaire, spécialisée dans la vente de glaces.

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Peux-tu nous présenter Kem Glaces et ses activités en quelques mots ?

Kem Glaces est une entreprise de l’économie sociale et solidaire, spécialisée dans la vente de glaces. Je suis artisan glacier, et je fabrique des glaces éthiques et gourmandes que je vends via différents canaux comme des festivals, des pop-up stores, ou des prestations privées en entreprise.  


Quel est le projet d’insertion sur lequel tu travailles ?

J’aimerais accueillir des personnes en situation de fragilité dans mon laboratoire (l’endroit où je confectionne les glaces), afin de leur transmettre le savoir-faire du métier d’artisan glacier. D’ailleurs, ce métier est lié à la pâtisserie, et à la chocolaterie, car certaines techniques et certains procédés sont similaires. Ceci permettrait aux personnes que j’accompagnerai d’avoir le choix dans leur projet professionnel, et d’évoluer dans le secteur qu’elles préfèrent.


D’où t’es venue la volonté d’ajouter une dimension insertion à ton projet ? 

J’ai toujours eu une vie associative active, et je viens d’un milieu populaire ce qui m’a certainement influencé à intégrer cette dimension insertion dans mon projet professionnel. J’ai également constaté après avoir travaillé 2 ans dans la restauration, puis en tant qu’artisan glacier, qu’il y avait peu d’opportunités permettant aux personnes éloignées de l’emploi d’accéder à ces métiers. Pourtant, ce sont des métiers en tension. Les personnes qui choisissent de se reconvertir dans ce type de métier sont généralement assez proches de l’emploi. Elles ont cumulé du CPF ce qui leur permet de financer leur formation. Je pense qu’il est nécessaire de créer une passerelle pour permettre d’accompagner et former les personnes en situation de fragilité qui s’intéressent au métier de l’artisanat alimentaire.


Quelles sont les pistes que tu envisages pour accompagner l’insertion des personnes éloignées de l’emploi ?

Dans un premier temps, j’aimerais demander l’agrément permettant à Kem Glaces de devenir une entreprise d’insertion, mais je me rends compte que cette procédure ne dépend pas de moi et risque de prendre du temps. L’accompagnement Lab’O Tremplin me permet d’envisager d’autres options pour accompagner l’insertion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi. Il existe plusieurs formes pour insérer comme les contrats aidés, accueillir des stagiaires ou des alternants, les contrats initiatives jeunes. J’explore ces pistes avec l’aide de Lab’O Tremplin.


Est-ce que tu vises un public en particulier dans le cadre de ton projet ?

Contrairement à un chantier d’insertion, Kem Glaces est une petite structure. Nous avons l’enjeu de répondre à nos demandes client tout en créant un parcours d’insertion cohérent. C’est la raison pour laquelle ce projet s'adresse à un public éloigné de l’emploi et motivé à apprendre. Cela peut être de jeunes diplômés qui ne trouvent pas d’emploi ou des parents isolés par exemple. C’est pourquoi je compte sur les prescripteurs pour me présenter des profils adéquats.


Quels sont les avantages du métier d’artisan glacier pour un salarié en insertion ? Quelles sont les compétences qu’ils peuvent acquérir grâce à ce métier ?

Le métier d’artisan glacier, en particulier en indépendant, permet d’acquérir plusieurs compétences transverses. Évidemment, c’est un métier alimentaire, donc on va pouvoir acquérir une certaine rigueur en apprenant les procédés d’hygiène par exemple. Les salariés en insertion sont aussi amenés à devenir de plus en plus autonomes en apprenant les recettes, puis en étant capables de les suivre sans aide. Pourtant, il n’y a pas qu’en cuisine que l’on peut évoluer. L’organisation de la vente des glaces et le contact avec les clients requièrent des compétences logistiques. Après, ce que je trouve particulièrement intéressant pour les personnes éloignées de l’emploi, c’est que ces métiers permettent de gagner en confiance en soi, car en faisant les glaces, on obtient instantanément le résultat. On peut goûter ses fabrications et voir qu’on s’améliore. Les retours positifs des clients jouent également un grand rôle dans ce sentiment de fierté.


En tant que jeune entrepreneuse dans le secteur de l’insertion des personnes éloignées de l’emploi, quel conseil donnerais-tu à une personne qui veut se lancer ?

Je dirais que les ressources financières jouent un grand rôle dans la mise en place d’un projet. C’est pour cela que je recommande de sécuriser cet aspect. Les financements ne doivent pas forcément être propres, mais il est important de planifier en partant par exemple sur une campagne de financement. Ensuite, à mon avis, il est important de s’entourer d'experts sur les différentes facettes de son projet, car on ne peut pas se spécialiser dans tout.