O cœur de la rue est une association que j’ai créée avec des membres de ma famille. Le but est d’aider les personnes en situation de grande précarité, notamment via de l’aide alimentaire, la distribution de produits d’hygiène ou encore de vêtements.

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Peux-tu nous présenter O coeur de la rue en quelques mots ?

O cœur de la rue est une association que j’ai créée avec des membres de ma famille. Notre objectif est d’aider les personnes en situation de grande précarité, notamment via de l’aide alimentaire, la distribution de produits d’hygiène ou encore de vêtements. Notre projet au travers de Lab’O Tremplin, c’est de réaliser de l’insertion par l’activité économique tout en gardant notre ADN.

Peux-tu nous parler de vos bénéficiaires actuels ?  

Nos principaux bénéficiaires sont les personnes sans abri, les étudiants et les familles précaires. L’aide pour les personnes sans abri passe par les distributions de repas ou autres produits et par les maraudes que l’on fait. Nous aidons les étudiants et les familles de façon plus occasionnelle, une à deux fois par mois, via la distribution de produits alimentaires bruts. Pour les étudiants et les familles précaires, le plus souvent, ce sont eux qui nous contactent ou d’autres structures les renvoient vers nous. 

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous intéresser à l’insertion par l’activité économique ?

Notre idée de faire de l’insertion nous est venue des échanges avec nos bénéficiaires. Les personnes à la rue ou les étudiants nous demandent souvent des solutions pour travailler, que ce soit des jobs le week-end ou du travail au noir. En particulier les personnes sans abri. C’est une problématique, car il est nécessaire d’avoir des sources de revenus pour se stabiliser. Au sein de l’équipe bénévole, nous avons des personnes en situation de précarité qu’on aide et qui participent à nos actions et on voit le bien que ça leur fait, de pouvoir aider à leurs tours. Ça nous montre l’importance de rester mobilisé même lorsqu’on n’a pas forcément les moyens pour répondre à ses besoins. C’est pour ces raisons qu’aujourd’hui, nous réfléchissons à l’insertion par l’activité économique.

Pourquoi est-ce que ça vous tient à cœur de mettre en place un projet d’insertion par l’activité économique ?

Actuellement, on propose des actions “coup de poing”. C’est de l’aide d’urgence qui ne représente pas forcément une solution à long terme. Avec ce projet d’insertion par l’activité économique, nous souhaitons donner une suite à nos actions et nous diriger vers quelque chose de pérenne. C’est une idée que nous avons toujours eue en tête et qu’on a développée à travers certaines de nos actions. Nous avons par exemple, mis en place des ateliers avec les étudiants pour leur permettre d’acquérir des outils dans la recherche de travail. 

Quelles sont les idées que vous avez pour accompagner le retour à l’emploi de votre public ?

Dans un premier temps, nous pensons au Dispositif Premières Heures qui permettrait aux personnes éloignées de l’emploi de reprendre doucement le travail en nous accompagnant dans la confection des repas ou encore sur nos actions logistiques liées au stockage et au transport des repas. Sur le long terme, nous aimerions développer un projet d’insertion en lien avec un food truck. Pour nous, ça serait l’alternative parfaite pour cultiver les points forts de l’association. 

Quels sont les freins principaux que vous rencontrez dans la mise en place de ce projet ?

Nous avons besoin de construire l’ossature de notre projet. Nous n’avons pas encore de locaux pour notre structure. Nous avons un local de stockage et des cuisines pour préparer les repas que nous distribuons, mais nous n’avons pas de lieu dans lequel travailler ce qui nous permettrait d’échanger avec nos publics ou faire de l’aide administratif. C’est ce qui nous manque pour un début. Ensuite, il nous manque des financements qui nous permettraient d’employer des salariés notamment pour la partie accompagnement sociale. 

En tant que jeune entrepreneur dans le secteur de l’insertion des personnes éloignées de l’emploi, quel conseil donnerais-tu à quelqu'un qui souhaite se lancer dans ce secteur ?

Il faut se lancer ! Il ne faut pas forcément réfléchir dans son coin en attendant d’avoir quelque chose de tout ficelé. On n’y arrive pas tout seul. Même si on prend le temps d’essayer de peaufiner au maximum son idée, on se rendra compte en l’exposant à un interlocuteur qu’il y a quand même des failles ou améliorations. Il est essentiel de partager son projet et ses idées pour bénéficier des retours pendant tout le long du processus. Donc mon conseil, c’est de se lancer et de ne pas hésiter à prospecter, se renseigner, s’informer. C’est important !